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Il faudrait me craquer le dos ! La vérité sur les manipulations ostéopathiques.

Le 09 janvier 2023
 Il faudrait me craquer le dos ! La vérité sur les manipulations ostéopathiques.
Cet article explique les différents types de dysfonctions vertébrales et pourquoi il faut ou non les manipuler. Il montre que, le plus souvent, l'inconfort vertébral est secondaire et les manipulations pas toujours utiles.


Didier Delmotte , ostéopathe à Fléron près de Liège , vous en dit plus sur le bien-fondé des manipulations en cas de blocage ou de perte de mobilité. 


Tout d'abord, il faut mettre quelques notions au point. Les ostéopathes ne remettent pas en place des vertèbres déplacées. Un os déplacé est une lésion sérieuse qui nécessite une prise en charge à l'hôpital. En revanche, les ostéopathes remettent en mouvement des blocages et des pertes de mobilité. Il en existe de deux types :


Qu'est-ce qu'un blocage de TYPE I
?


C'est un réel blocage La vertèbre a perdu une grande partie de sa mobilité. Ce blocage est primaire, c'est-à-dire qu'il domine le tableau clinique du patient et en effet, cette vertèbre doit être manipulée. Au test ostéopathique, la vertèbre est très sensible au toucher pour le patient, elle est seule à l'être et pour le praticien elle manque clairement de mobilité. Elle s'est souvent bloquée brutalement lors d'un mauvais mouvement, mais pas forcément dans tous les cas. Cette situation est loin d'être la plus fréquente en consultation.


Qu'est-ce qu'une dysfonction de groupe de TYPE II
 ?


C'est une perte de mobilité de plusieurs vertèbres qui n'est pas réellement un blocage. C'est une dysfonction secondaire, c'est-à-dire qu'elle ne domine pas le tableau clinique du patient et, n'en déplaise aux amateurs de "cracking", ne devra pas être manipulée, mais juste mobilisée en fin de traitement. Au test ostéopathique, plusieurs vertèbres sont moyennement sensibles au toucher pour le patient et parfois peu clairement en perte de mobilité pour le praticien. Dysfonction secondaire veut dire que l'origine de la plainte est ailleurs, à savoir, souvent dans les viscères...Sans entrer dans les détails, on peut dire que, tout comme nos muscles et nos articulations, les viscères ont une motricité et une sensibilité qui leur est fournie par des nerfs issus de la colonne vertébrale. Par exemple, l'estomac est sous le dépendance des vertèbres dorsales 6,7,8 et 9 (zone située juste au dessus de la bride de soutien-gorge des dames), ainsi que du nerf vague, issu du crâne, et intimement lié à la base de celui-ci et aux deux premières vertèbres cervicales. A eux trois (estomac/base du crâne/groupe dorsal 6,7,8 et 9), ils forment une famille ou TRIPODE. La particularité de ces familles est que les informations y circulent dans tous les sens, et que donc l'organe peut répercuter son mal-être sur les vertèbres et inversement, les vertèbres sur l'organe. Donc, lorsque l'ostéopathe ne trouve dans la colonne que des dysfonctions de secondaires (TYPE II), ne dominant pas le tableau clinique du patient, il devra forcément considérer que le problème primaire est viscéral.



Trois exemples en cabinet pour encore mieux comprendre :

  • Un patient sportif avec une excellente hygiène de vie s'est fait mal au milieu du dos brutalement lors de la pratique de son sport. Il décrit une douleur aigüe au dos qui lui revient même un peu en dessous des côtes. Au test ostéopathique on trouve une vertèbre D6 en TYPE I (isolément très douloureuse au toucher et clairement très limitée dans son mouvement). A la palpation sous les côtes il y a une tension moyennement douloureuse dans la loge de l'estomac.

    Que s'est-il passé : le blocage accidentel de D6 a provoqué la douleur aigüe du dos et, comme les informations circulent dans tous les sens dans la "famille", il y a eu dans les heures voire les jours suivants, un spasme réactionnel dans la zone de l'estomac. Le traitement sera : manipuler D6 qui est dominante; contrôler, voire aider le spasme de la loge de l'estomac à disparaître avec quelques techniques douces.    


  • Un patient se présente avec une douleur chronique dans le dos. Il dit ne pas se souvenir de s'être fait mal brutalement. Il dit aussi avoir parfois mal à la nuque et à la tête, la moitié du crâne et même parfois à l'œil (genre Arnoldite). En le questionnant, on apprend qu'il vit en situation de stress élevé, consomme de l'alcool et que ces derniers mois, il a dû soigner des ulcères gastriques par médicaments mais qu'il est guéri. Au test ostéopathique, on trouve un groupe de vertèbres D6,7,8 et 9 en dysfonction de TYPE II, donc secondaire. Elles sont toutes sensibles au toucher, sont en perte de mobilité sans plus. Idem au niveau des cervicales, on voit bien une perturbation sans blocage net. Au niveau viscéral, les doigts du praticien entrent difficilement dans la loge de l'estomac et c'est inconfortable pour le patient.

    Que s'est-il passé: Ce sont cette fois les tensions résiduelles liées à l'histoire de la maladie de l'estomac qui sont primaires. Et comme les informations circulent en tous sens dans les "familles", ces tensions n'ont pas tardé à alerter les vertèbres dorsales. Et, souvenons nous de ce qui était écrit plus haut, il y a trois membres dans la famille (pour l'estomac : D6,7,8,9+ la base du crâne+ l'estomac) Et donc, il y a eu aussi des messages nocifs vers la base du crâne, ce à quoi le premier patient a échappé grâce probablement à son hygiène de vie. Et qui dit base du crâne pour ce pauvre patient dit aussi nerf d'Arnold en mal-être, d'où ses maux de tête. Le traitement sera : lever en priorité les tensions viscérales, mobiliser sans manipuler la base du crâne et les vertèbres dorsales et faire les recommandations d'hygiène de vie au patient.


  • Le même patient arrive au cabinet avec cette fois une douleur aigüe au milieu du dos. Cette fois aussi, il s'est fait clairement mal brutalement en poussant sur sa foreuse. Pour le reste tout est pareil : antécédents de douleur de dos chronique, douleur aux cervicales, parfois maux de tête et antécédents d'ulcères gastriques. A l'examen ostéopathique, tout est pareil sauf que, dans le groupe de dorsales D6,7,8 et 9 (TYPE II, non bloqué, secondaire à autre chose), il y en a une, D6, qui est clairement plus douloureuse que les autres et qui paraît beaucoup plus limitée en mouvement.

    Que s'est-il passé : dans son tableau chronique, ce patient a, par un effort malheureux, transformé une de ses 4 vertèbres déjà mal en point en TYPE I (bloquée !!) Cette vertèbre, de SECONDAIRE est passée à PRIMAIRE. Elle domine maintenant le tableau clinique du patient dont le mal de dos chronique est passé subitement à très aigu.Le traitement sera: manipuler D6 devenue dominante, et ensuite retourner au traitement décrit plus haut : estomac d'abord, mobilisations dorsales et cervicales ensuite, conseils d'hygiène de vie enfin. Ce dernier cas explique qu'une dysfonction de groupe, TYPE II, toujours secondaire à autre chose, est aussi ce que l'on appelle un segment facilité. C'est-à-dire, un groupe "déjà malade" qui va s'avérer fragile aux sollicitations mécaniques (efforts). Combien de fois n'entend-t-on pas dans les cabinets les patients dire que c'est "encore" cette foutue dorsale qui a "sauté". A l'ostéopathe alors de trouver pourquoi cette vertèbre récidive. Probablement fait elle partie d'un groupe TYPE II et secondaire, qu'il faut traiter, plutôt que manipuler à chaque fois qu'elle décompense en TYPE I.


Vous ressentez un blocage ou une perte de mobilité ? Contactez votre ostéopathe Didier Delmotte à Fléron !

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